La Requinthèque par Requin Chagrin
Chez adscite nous avons découvert le groupe Requin Chagrin au hasard d’une écoute Deezer, en tombant sur le titre Adélaïde. Cet été, nous devions aller voir le groupe au festival Cabourg mon Amour mais nous sommes arrivés trop tard. L’occasion fut rattrapée à La Route du Rock de Saint-Malo où Requin Chagrin jouait à nouveau, dans ce cadre magnifique qu’est la plage, son premier album éponyme, masterisé par Dominique Blanc-Francard, célèbre ingénieur du son à l’aura internationale.
Retrouvez l’autoportrait de Requin Chagrin.
L’Histoire de Requin Chagrin
Marion Brunetto : Faire une genèse de Requin Chagrin c’est compliqué, la formation du groupe s’est faite presque en même temps que l’album. Pour faire simple, les premières chansons de l’album ont été finies avant que le groupe soit au complet. Une fois la formation de Requin Chagrin terminée nous avons donné un premier concert à Paris, à L’Olympic Café lors d’une soirée La Souterraine. Ce sont alors enchaînés d’autres concerts et d’autres fêtes La Souterraine à Paris, un peu ailleurs en province et un tout petit peu à l’étranger. Puis l’album est sorti. Tout est allé très vite. Le premier concert était le 7 mai 2015, l’album était prêt fin juin pour sortir le 1er septembre 2015 chez Objet Disque en 300 exemplaires, un petit nombre mais pour nous c’était déjà énorme. À la fin du stock nous avons réédité l’album avec un morceau supplémentaire en faisant appel à Dominique Blanc-Francard et Bénédicte Schmitt pour le mixage. Tout en continuant les concerts jusqu’à…jusqu’à (rires). Grégoire Cagnat : Nous sommes comme dans une sorte de tournée perpétuelle depuis le début du groupe.
Les influences musicales
Yohann Dedy : Musicalement je suis assez expérimental. J’aime beaucoup le krautrock, surtout les groupes Can et Neu! auxquels je suis très attaché. Et j’adore le travail de Terry Riley.
Marion Brunetto : Moi, je vais remonter aux racines, aux dinosaures, à quand j’étais petite. J’étais fan d’Indochine (rires). À la télé, était diffusé le dessin animé Bob Morane avec pour générique une reprise de L’Aventurier, je l’adorais. Un jour mon frère, et il n’aurait pas dû, m’a donné une véritable cassette d’Indochine. J’ai gavé ma famille pendant plusieurs années (rires). Sinon j’ai aussi écouté de nombreux morceaux rock classiques. Quand j’apprenais la guitare je feuilletais des magazines spécialisés et je tombais sur les darons du rock. Ah, et la radio !
Grégoire Cagnat : Comme ça, sans trop penser, je vais dire Deportivo et Electrelane qui se rejoignent sur l’utilisation du Farfisa. Et tous les groupes qui s’approchent de The Chameleons.
Romain Mercier-Balaz : C’est con, mais j’écoute plus ou moins de tout. En ce moment j’ai peu de noms à donner car je me passe des compiles. Je découvre et après j’irai chercher (rires).
Les influences culturelles
Yohann Dedy : J’adore les films de Jim Jarmusch, le fait qu’il ne fasse un film que tous les cinq, six, sept ans, je trouve ça fou. Le type prend bien le temps de réfléchir à ce qu’il va créer puis partager au public. Et lorsqu’il sort enfin un film, ce n’est pas forcément ce que le public attendait. J’adore !
Grégoire Cagnat : Ce que dit Yohann me fait penser à Julian Schnabel, le réalisateur de Basquiat et Le Scaphandre et le Papillon qui, de la même manière, prend le temps. Je trouve ça formidable. Sinon j’ai beaucoup maté d’expressionisme allemand et je suis fan de Jean Renoir.
Marion Brunetto : Là, je ne vois pas trop de films à nommer et je ne suis pas hyper « bouquin », mais pour de la belle littérature je conseille Dragon Ball Z. Après, je ne sais pas si ça rentre dans les influences culturelles mais j’ai toujours aimé dessiner. Aujourd’hui encore, je balance entre musique et dessin.
Le concept créatif de Requin Chagrin
Marion Brunetto : Quasiment toutes les musiques qu’il y a sur l’album viennent de mon enregistreur cassette que j’ai chez moi. Pour l’écriture des textes, Grégoire et Yohann ont participé. Greg sur Ciao Rubello et Yohann sur Poisson lune. Grosso modo, l’album a été écrit sur la période hiver-printemps 2015. Sur le « comment », plus particulièrement, j’avais un petit enregistreur cassette dans mon studio. Dès que je le voyais, je voulais enregistrer des trucs, sans savoir où aller. Puis, petit à petit j’ai sélectionné des parties, j’en ai monté d’autres, j’ai mélangé… Histoire de vraiment faire des chansons et non des sortes d’introductions très longues (rires). C’est artisanal, du fait maison.
Grégoire Cagnat : Grâce à internet, il suffit de nous envoyer la chanson et on passe en studio, après un peu de travail, pour tout arranger.
Yohann Dedy : Les arrangements sont essentiellement pour les concerts. Quand Marion nous envoie quelque chose c’est terminé à plus de 90%. La grosse partie cérébrale vient de la patronne !
Le groupe est en tournée à Toulouse le 4 février, à Paris le 23 février et à Marseille le 11 mars
Remerciements : Trans Musicales | Cabourg, Mon Amour | La Souterraine
Alexandre Fisselier