L’hôtel Magenta 38 Paris ***
L’Hôtel Magenta 38, sans surprise rangé au numéro 38 du boulevard du même nom, entre la place de la République et le Canal Saint-Martin, est très accueillant. Même chaleureux. Tous les soirs, dès 18h, le réceptionniste derrière son comptoir dégaine ses Gallia, bières brassées à deux pas de Paris, et les offre aux clients. Un HappyTime bien heureux, instant signature des hôtels du groupe HappyCulture Collection dont le 38 est membre. Ce moment hôtelier inaccoutumé, mais bienvenue, aide le client à se sentir chez lui, du moins dans un endroit familier, dès les premiers instants. L’œil peut alors prendre le temps de se balader dans le hall et de s’attarder plus longuement qu’à l’usage dans un hôtel. Il peut balayer l’âme domestique du Magenta 38 dont l’architecture intérieure a été totalement repensée par Didier et Fabrice Knoll.
Les deux frères, qui se présentent comme d’anciens enfants curieux et créatifs, sont architectes depuis 1986. Après avoir étudié à l’école des Beaux-Arts de Paris, les deux jeunes architectes diplômés se lancent dans la construction de bâtiments. Rapidement, ils apportent à leurs projets des expertises en design et en architecture d’intérieur. Ils dessinent des canapés et autres poufs, des meubles d’appoint comme le Happy News ou encore des tables basses à l’image du modèle Kromos’home produits en éditions limitées. Une autre part importante du travail des frères Knoll est l’étude et la création de designs textiles, notamment avec plusieurs tapis et moquettes sur-mesure, souvent vives et colorées. Depuis le début de sa carrière, le duo fraternel a répondu à de multiples commandes, évidemment résidentielles, mais également pour des restaurants, des bars, des bureaux, et des hôtels – boutiques-hôtels et chaînes. À Paris, Didier et Fabrice Knoll ont signé, entre autres, les intérieurs des hôtels Ampère**** et Sévigné*** , en plus du Magenta 38.
De nombreux éclairages, en suspension et en applique, d’autres en format lampadaire, se reflètent dans les miroirs et glaces « œil de sorcière » disposés ci et là. Au fond à gauche de cette salle d’accueil et de vie très marquée scandinave, un petit patio attend les fumeurs et ceux qui veulent prendre l’air. Pour rejoindre l’ascenseur et la chambre, il faut passer devant les quelques photographies en noir et blanc accrochées aux murs dans le cadre d’une exposition temporaire. Bientôt d’autres œuvres les remplaceront et d’autres clients les découvriront. Un distributeur automatique, presque accolé à l’élévateur se fait remarquer, il saura contenter une possible fringale nocturne, sans faire dépenser 20€ aux clients pour deux poignées de cacahuètes et un demi de bière chopés dans le minibar.
La chambre, une double premium d’environ 14m2, est sobre et lumineuse. On y retrouve des notes orangées – pouf, chemin de lit -, une couleur que les frères Knoll semblent apprécier aux vues de certaines autres de leurs réalisations. Un minibar est tout de même présent en chambre et propose des alcools évidemment absents du distributeur précédent. L’insonorisation semble très convenable. Dans une chambre voisine, des enfants s’amusaient et criaient, et une fois la porte close, le silence revient. Chose classique de nos jours, mais à stipuler à raison, l’espace est climatisé, le wifi est gratuit – et fonctionne – et la télévision à écran plat est reliée par câble et satellite. La salle de bain est une vraie salle de bain, avec baignoire et sèche-cheveux. Un petit bureau et sa chaise sauront recevoir les clients les plus studieux, qui pourront se booster à coup de café ou thé offerts sur le plateau de courtoisie. Le lit large et confortable est un Queen Size et la tête de lit blanche fait écho à la décoration du mur en face, des triangles arrondis en similicuir blanc, qui contribuent sûrement à l’insonorisation. Les luminaires de chevet sont des suspensions qui rappellent l’abat-jour Crinkle de Sentou, en plastique transparent irisé, qui aurait mis un corset pour marquer sa taille.
Le petit-déjeuner à 12€ par personne se prend soit en chambre, soit au buffet, dans une salle en sous-niveau sur parquet clair et aux mobiliers blancs inspirés des années 1950. Plusieurs types de boissons chaudes sont proposés pour accompagner les gros croissants au beurre ou les diverses miniatures de viennoiseries. Des œufs brouillés, des fromages et charcuterie attendent aussi d’être mangés. Pour les vitamines, plusieurs fruits entiers, en salades ou encore en jus pourront souligner un muesli matinal.
Juste après avoir rendu la clé de la chambre à l’accueil – où le réceptionniste proposa non pas une bière, à 10h du matin, mais un petit café avant de partir – nous croisons le directeur de l’établissement. Je lui pose une unique question : « pourquoi ne pas viser les quatre étoiles ? ». Il répond simplement qu’il préfère gérer un très bon hôtel triplement étoilé plutôt que de courir derrière le « prestige » et faire du Magenta 38 un petit parmi les grands. Logique !
L’hôtel Magenta 38, niché au cœur d’un Paris dynamique et jeune jouit d’un excellent rapport qualité/prix dans une ville où la concurrence n’est pas toujours aussi attentive ou humble. Idéalement situé pour se balader le long du Canal Saint-Martin, dans les galeries d’art contemporain, pour prendre un café Chez Prune, manger la fameuse pizza végétarienne Gandhi – aux épinards et Baba Ganoush – de chez Pink Flamingo ou encore un super bibimbap veggie chez SAaM. Le Magenta 38 est une valeur certaine.
Ma chambre à partir de 95€
Chambre à partir de 76€
Hôtel Magenta
38 Boulevard Magenta
75010 Paris
+33 (0)1 42 38 02 55
Metro Jacques Bonsergent
Alexandre Fisselier