Karu Design, le bois comme objet d’art
adscite a rencontré Pierre Caruana fondateur de l’atelier de création Karu Design, dont les créations sont exposées à la Galerie Yves GASTOU. Membre des Ateliers d’Art de France, il se considère plutôt comme un artisan du bois, qu’il sélectionne et travaille dans son atelier du Sud de la France.
Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Je m’appelle Pierre Caruana, j’ai travaillé comme dessinateur dans une agence d’architecture intérieure à Paris pendant cinq ans et ensuite j’ai travaillé dans le cinéma en 3D, surtout sur les effets spéciaux et l’animation de personnage. Puis un jour j’ai eu envie de sortir de l’écran et de fabriquer concrètement les œuvres que je posais sur papier. Je voulais passer du virtuel au réel. Du jour au lendemain, j’ai quitté Paris et suis allé m’installer un atelier dans le sud, pour me lancer seul dans la création d’un autre type de personnages. C’est comme ça que Karu Design est née.
Quelles sont vos inspirations ?
Pour la création, je m’inspire des gens, enfin je les regarde vivre, je suis attentif à ce qui se passe autour de moi. Je viens du dessin et donc j’avance aux coups de cœur. Quand je vois ou pense quelque chose, je peux le dessiner et y travailler. Avec Karu, je fais ce qui me plait, des chaises, des tables, des enfilades, des buffets, etc. Je suis détaché de tout. Je travaille en homme libre qui aime donner une touche de neuf aux choses. Par exemple, pour une collection de meuble haut, je me suis inspiré des fenêtres moucharabieh qui se trouvent en Afrique. J’aime beaucoup les essences africaines. J’utilise du Fraké, de l’Iroko, du Dibétou pour sortir des classiques chêne, frêne et hêtre. Cet amour est le fruit de deux voyages au Brésil, où j’ai commencé à m’intéresser aux bois tropicaux qui changent tellement des bois que nous avons l’habitude de voir en France. Mais je mélange un peu tout, l’ethnique, le scandinave ou les inspirations des années 50.
Homme libre sans contraintes dans le travail ?
Je ne m’impose même pas de contraintes de collections ou de nombre de pièces. Je préfère travailler à mon rythme pour produire de la qualité. Chaque meuble est assorti d’un certificat d’authenticité et est numéroté. Et depuis deux ans, je suis membre des Ateliers d’Art de France, grace à eux j’ai pu faire le salon Révélation au Grand Palais de Paris où j’ai été repéré par une galerie parisienne qui me représente depuis. Ça a changé ma vie, maintenant un réseau s’est ouvert à moi, j’ai une cote et des prix réalistes vis-à-vis du marché du meuble d’art. Avec une galeries, on ne se préoccupe plus des mêmes choses et les prix peuvent monter.
Comme un artiste…
Artiste, je vous laisse le soin de le dire. Moi, je n’aime pas trop le terme, je suis un artisan.
Et faire de la scénographie complète avec votre mobilier est-ce quelque chose qui vous plaît ?
Non, j’ai pu le faire plus ou moins, mais non. Je n’aime plus cela. Maintenant je préfère créer, seulement créer.
Remerciement : Salon Maison et Objet
Alexandre Fisselier