Leblon-Delienne, l’art et la manière plastique
À l’occasion du salon Maison&Objet, nous avons rencontré Laurent Buob, le dirigeant de l’atelier Leblon-Delienne. Créée en 1983, en Normandie, par Marie Leblon et Eric Delienne, l’entreprise, initialement spécialisée dans l’édition de sculptures en résine, s’ouvre aujourd’hui à l’art contemporain et au design. De Jeff Koons à Zaha Hadid en passant par Takashi Murakami et Arik Levy, nombreux sont ceux qui s’associe au savoir-faire de Leblon-Delienne, reconnu par le label Entreprise du Patrimoine Vivant.
Pouvez-vous nous donner brièvement l’ADN de Leblon-Delienne ?
Leblon-Delienne est une marque, un atelier de sculpture, qui existe depuis plus de trente ans. Nous y sommes passionnés de pop culture, par les grandes références que tout le monde connaît, de Disney à Marvel et DC Comics, en passant par des groupes comme les Pink Floyd, les Rolling Stones ou encore les Beatles. Avec les « Héros », de Mickey à Bugs Bunny ou encore de Astérix à Batman en passant par Astro Boy, nous voulons répondre aux attentes d’un public plus âgé en créant des statues, du mobilier et des objets d’art. Ce public, plus exigeant que celui de simples jouets, attend donc un certain design et un esthétisme pertinents. L’avantage avec la pop culture, c’est que les codes sont très vite assimilables et reconnaissables.
Avec la musique, nous produisons et proposons un merchandising qui ne se contente pas de simples T-shirt et autres tasses avec un logo. Par exemple, avec la licence Rolling Stones nous allons prendre beaucoup de plaisir à mettre en place des collaborations entre les sculpteurs Leblon-Delienne et des artistes et designers extérieurs pour réinterpréter la fameuse langue.
Leblon-Delienne amène une expertise, un style et une qualité uniques dans l’édition de produits pop. Et surtout, grâce aux collaborations inédites, la marque cherche constamment à renouveler sa créativité. Aussi, rappelons que l’atelier est reconnu par le label Entreprise du Patrimoine Vivant pour son savoir-faire de sculpture. Car même si nous réalisons des objets pop, ces derniers ne doivent pas être vulgaires et dénigrés dans l’exécution des pièces. Nous veillons constamment à produire de la qualité. Nos pièces peuvent exister en de nombreux exemplaires, pourtant, toutes sont le fruit du travail de sculpteurs qui usent tant de techniques traditionnelles que d’outils numériques. Chaque pièce est conçue comme une œuvre d’art, de la coulée à l’assemblage en passant par le sablage et la peinture.
Avant de parler des objets d’art, pouvons-nous faire un point sur le mobilier pop culture ? Surtout sur la collaboration entre Zaha Hadid Design et Star Wars.
Cette collaboration surprenante résulte de notre volonté de pousser plus loin l’aspect créatif avec des licences cultes. Nous cherchons à nous associer à des artistes et des designers renommés à l’international qui, comme nous, baignent depuis leur enfance dans la pop culture. Aussi, nous désirons retrouver la patte, la signature de l’artiste dans l’icône pop, c’est très important afin de faire une réelle proposition artistique. Pour préciser, une collaboration comme celle entre Zaha Hadid et Star Wars n’est pas une carte blanche, la licence est bien trop importante. Néanmoins, nous dressons des accords en tripartie où, Disney s’engage à vérifier que nous respectons bien l’univers de Star Wars tout en laissant à Zaha Hadid Design une totale liberté du moment que l’objet ne vienne pas entacher l’image de marque. Le rôle de Leblon-Delienne est alors, au-delà de la production, de faire en sorte que tout se passe bien entre les artistes et les licences, de créer une entente créatrice optimale.
Peut-on aborder l’aspect esthétique des créations de Zaha Hadid Design pour cette collaboration avec Leblon-Delienne ?
La première création est le bureau Amida, celui-ci s’inspire des courbes de la coiffe arborée par la princesse Padmé Amidala. La seconde pièce est une table basse, Le-A, qui réinterprète les célèbres tresses de la princesse Leia. Zaha Hadid Design s’est basé sur des caractéristiques très fortes des personnages pour réaliser des ouvrages modernes et fluides. Je trouve le résultat bluffant car, à mon sens, ces meubles peuvent tant plaire à des fans de l’univers Star Wars qu’à des amateurs de design.
Leblon-Delienne s’inscrit particulièrement dans l’art contemporain, quelles anecdotes importantes avez-vous à ce sujet ?
L’atelier s’inscrit tant dans l’art contemporain que dans le street art. Bien que le street art entre dans la catégorie art contemporain, je trouve important de démarquer ce pan, les publics n’étant pas nécessairement identiques. Ceci étant dit, pour ce qui est des anecdotes, nous avons collaboré avec l’artiste japonais Takashi Murakami ou encore avec Jeff Koons. Avec ce dernier nous avons fait une réinterprétation de sa sculpture « Balloon Venus » pour la décliner dans un coffret luxueux, en édition limitée, destiné à accueillir un grand cru de champagne (Dom Perignon Rosé, millésime 2003, ndlr). Pour rire, je pourrais dire que, comme dans l’art contemporain, chez Leblon-Delienne, nous usons tant de tradition que de technologie, sur des pièces allant de 40€ à 200.000€.
Plus récemment, pour les 90 ans de Mickey, nous avons invité le designer Arik Levy. Il a mis en scène le personnage dans une de ses postures iconiques sur une roche emblématique de Arik Levy. Plusieurs éditions sont produites et s’adressent à différents publics. Une première édition de 86 centimètres limitée à quatre fois 90 exemplaires, soit 90 par couleur, vendue à 4000€. Une seconde édition de 43cm limitée à 1928 exemplaires, l’année de naissance de Mickey, vendue à 700€. Et enfin, la dernière version, de 18cm, non limitée, vendue à 170€.
Toujours sur Mickey, mais cette fois-ci plus dans la veine street art, nous collaborons actuellement avec l’artiste Sickboy comme nous l’avions fait auparavant avec MIST et Artoyz Originals.