Rencontre avec la créatrice Amehl
Au détour d’un stand au salon Paris sur Mode, adscite a rencontré Amanda Mehl, créatrice New-Yorkaise, qui a fondé la marque Amehl, aux inspirations punk et glam. Designer expérimentale, elle a créé un véritable laboratoire de la mode où elle teste et invente de nouvelles techniques. Rencontre.
Pourrais-tu nous présenter la marque Amehl et ses origines ?
Je suis une jeune créatrice de New York qui fait ses propres collections. Je n’ai pas de studio, je crée mes collections de chez moi. Ma mère, Beverly Mehl, est créatrice de mode et, quand à moi, je me considère plutôt comme une artiste interdisciplinaire. J’ai étudié les beaux-arts puis les arts visuels, domaine dans lequel j’ai beaucoup travaillé. J’aime particulièrement le concept d’installation. Mes créations ont une dimension artistique car elles intègrent de nombreux supports et matériaux, pas forcément dédiés à la mode, comme par exemple des câbles de téléphone ou du caoutchouc. J’ai même inventé certains matériaux et j’aime beaucoup les objets ready-made. J’en intègre dans mes vêtements, comme pour une série de ceintures que j’ai réalisées avec des antivols. Il y a aussi de la pelouse artificielle ou des tapis de bain. Je trouve beaucoup de ces choses en quincaillerie.
Tu as créé différents matériaux, peux-tu nous donner quelques exemples ?
J’ai inventé un vinyle matelassé ou encore un tissu de soie recouverte de plastique. C’est plus une combinaison inattendue de matières, je prends de la soie et la recouvre de caoutchouc ou de corde. Par exemple, j’ai trouvé un tissu vintage, qui m’a fait penser à une vieille dame, un peu aristocrate. Je l’ai repris de manière contemporaine : un noir profond qui transforme cette étoffe en un tissu vulgaire et provoquant. Je l’appelle « The Bastard ».
Tu parles de tes créations comme des pièces d’art, les considères-tu comme tel ?
Oui, c’est complètement lié à l’art. Je fais les dessins moi-même et je crée mes propres motifs. Je vois les collections comme des expositions. Par exemple, la présentation de la collection Night School à la NYFW a eu lieu dans un school bus jaune. Les modèles défilaient dans le bus avec tous les invités assis autour. Et nous avions mis les backstages à côté, dans un camion que nous avions loué, c’était fou.
Je vois ce défilé plutôt comme une performance, un happening, je trouve que mes vêtements ont été présentés de la manière la plus artistique possible. En bref, je n’aime pas faire les choses comme tout le monde.
Pourrais-tu nous présenter une pièce en particulier ?
J’ai réalisé cette pièce pour une collection capsule avec ma mère, c’était vraiment fun. Elle est inspirée de Brooklyn dans les années 1980-90. Ma grand-mère avait un canapé en tissu brocart, très chic. J’ai repris le tissu et l’ai recouvert de plastique pour éviter qu’il ne salisse. Pour moi, c’est la réminiscence du Brooklyn des années 1980, chic et plastique, donc fancy.
Il y a une autre pièce que j’adore. C’est une robe de super héros, avec cette forme, ces couleurs. Pour moi, si tu la portes à la bonne soirée, tu deviens la personne la plus cool aux alentours.
C’est donc une histoire d’être la personne la plus stylée ?
Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas être la personne la plus cool de la soirée…
Remerciements Amehl – Salon Paris Sur Mode | Photo à la une © Brurya Dym
Mathilde François