MastArt Class – Clones et Memory Lane

L’artiste espagnol Félix Luque Sànchez nous parle de ses deux installations, Clones et Memory Lane, présentées pour la première fois ensemble dans le cadre du festival Scopitone.

« Different Ways To Infinity Clones part d’un projet que j’ai réalisé autour de théories scientifiques comme le chaos ou la gravité. Je cherchais à faire quelque chose de magique et d’onirique. Mes Clones sont deux pendules à taille humaine que j’ai transformés en danseurs robotiques et cinétiques. Pour les faire danser, les pendules sont complètement libres sur leur axe, c’est une première séquence de lancement qui génère de l’inertie pour les propulser, puis quand les pendules arrivent enfin sur le point vertical, une intelligence artificielle assez simple tente de les garder en équilibre. Cependant je ne recherche pas l’équilibre constant pour les pendules mais plutôt la déstabilisation pour les faire danser, pour qu’ils soient plus expressifs. »

« Memory Lane est une œuvre autour des lieux de mémoire, je l’ai réalisé avec Iñigo Bilbao qui est mon collaborateur sur presque tous mes projets, et aussi mon meilleur ami. Nous sommes retournés dans le nord de l’Espagne, lieu de nos enfances, et avons scanné en 3D différents endroits que nous fréquentions, qui nous tiennent à cœur. Puis après avoir réuni toutes les données extrêmement précises des lieux scannés nous avons fait une sorte de « film », une sorte car la représentation d’après les scans est totalement inédite, ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas de la photo, c’est quelque chose de nouveau, une nouvelle façon de capter la mémoire, de la fixer, elle et le lieu. C’est une nouvelle vision de notre propre réalité, la réalité devient fiction. C’est ce qui nous intéressait, générer une fiction grâce à une machine.

Le rocher qui lévite est la réplique d’un rocher repéré sur une plage, que nous avons scanné en 3D, et que nous avons recréé. Pour marquer la lévitation du rocher, nous avons mis en dessous des plaques en plexiglas pour bien voir le reflet des vidéos derrière. Le son diffusé sur Memory Lane est une traduction du champ électromagnétique permettant à la réplique de voler. »

« Normalement je ne montre pas Clones et Memory Lane ensemble, se sont deux installations différentes. Je trouvais donc intéressant de les montrer dans une même salle dans le cadre de Scopitone car il y a un lien très intéressant entre la technologie et la recherche d’équilibre entre elles. Les deux installations utilisent les mêmes technologies, toutes deux ont des rails industriels linéaires. Pour Clones les mouvements sont très rapides et recherchent l’équilibre, luttent contre la gravité, alors que pour Memory Lane, le rocher lévite et se déplace à une vitesse extrêmement lente, avec des accélérations très contrôlées pour faire en sorte qu’il ne tombe pas. Ce sont deux formes opposées de recherche de l’équilibre. »

Pour en savoir plus sur l’édition 2016 du festival Scopitone, suivez le guide !

Crédit photos musique © CLACK

Alexandre Fisselier